Purity a été élevée par une mère fantasque et déprimée qui refuse de lui dire qui est son père. Andréas, fils d'apparatchiks de la RDA est le chef trouble et charismatique de l'un de ces nouveaux médias dénicheurs de scoops et lanceurs d'alerte. Tom est journaliste d'investigation… Purity, un prénom-titre qui ne doit rien au hasard. Les mensonges, les secrets, l'ambivalence et l'ambiguïté des caractères et des sentiments, thèmes chers à l'auteur (Freedom, NB novembre 2011), face auxquels l'héroïne incarne l'exigence de vérité, sont en effet au coeur de cette folle histoire romanesque. Inclassable, quasiment impossible à résumer sans risque de le déflorer, ce gros roman à tiroirs mélange tous les genres – thriller, roman psychologique, roman d'amour, analyse de société – avec une virtuosité éblouissante mêlée d'ironie. Il y est aussi question de sexe, d'argent, de pouvoir surtout, avec ce parallèle osé entre emprise d'un régime totalitaire et tyrannie des médias modernes et d'internet qui mettent au-dessus de tout l'injonction de transparence. À la manière de poupées russes, les personnages, nombreux, entrent en scène les uns après les autres, au fil des chapitres, dans un apparent désordre savamment orchestré distillant par de subtils indices les liens qui les unissent. Un Franzen en pleine forme ! (M.-N.P.) (source : les-notes.fr)