Fille du Secrétaire à la Cour de Vienne, musicienne douée et sensible – elle a joué devant l'Impératrice –, Maria-Theresia von Paradis est aveugle. Ses parents la confient, en dernier recours, au docteur Mesmer dont les méthodes sont aussi stupéfiantes que novatrices. La cure commence, dans la vaste maison de Mesmer, où les pensionnaires malades se réunissent autour du baquet magnétique. Et le miracle se produit. Il n'est pas si simple, cependant, d'en accepter ou d'en reconnaître les effets dans une famille et un milieu rigoristes et bornés. De cette affaire authentique, Alissa Walser élabore un récit profond, souvent méditatif, tâtonnant comme les doigts légers de l'aveugle à la recherche des ressorts mystérieux des âmes. En même temps, ses notations historiques – balbutiements de la médecine, rumeurs malveillantes de la ville – sont rigoureuses. Et le quotidien est bien là, avec un relief parfois comique – la maison chaleureuse, les pensionnaires, l'épouse fantasque, la servante légère et le chien tutélaire, le Secrétaire et son arrogance obtuse. Tandis que Mesmer apprivoise sa patiente, la musique circule de pièce en pièce, omniprésente et si séduisante qu'on croit l'entendre. (source : les-notes.fr)