Les immensités que traverse Sylvie Germain à bord du Transsibérien l'invitent à écouter ses voix intérieures. Le mouvement du train soulève des éclats de mémoire personnelle qui se fondent dans la mémoire universelle. Ainsi, les légendes se mêlent aux textes sacrés ou au chant des poètes (Mandelstam, Pasternak, Cendrars…) dont elle reprend certains vers pour s'adresser à sa mère décédée. Elle ressent une indéfinissable et ancestrale présence humaine sous les vastes étendues glacées. Ses propres parents ont laissé des traces de leur passage… Comment leur exprimer le chagrin de la séparation, la tendresse et l'infinie gratitude ? L'auteur avance que les mots écrits, murmurés ou lancés à voix haute « caressent » les disparus et que, passée l'intolérable douleur de la perte, adviennent lentement les « dons » des absents puis la grâce. Après Hors champ (NB octobre 2009), ce livre s'inscrit dans la lignée de la réflexion spirituelle de Sylvie Germain qui offre, en alliant lyrisme, délicatesse et souffle mystique, une lumineuse leçon d'acceptation de la mort. (source : les-notes.fr)