En 1945, en pleine débâcle allemande, Gregor, petit orphelin d'à peine trois ans, est trouvé dans les ruines et adopté par une femme qui vient de perdre un enfant du même âge. Celle-ci ne lui révélera jamais ce passé. En grandissant Gregor soupçonne quelque chose. Il pense qu'il est juif. En conflit avec un père rigide, il fugue à dix-sept ans. Pendant toute leur vie commune, Mara, sa compagne, prend fait et cause pour sa quête d'identité. En vain. Buttant sur le silence obstiné de la mère, cette recherche inaboutie sur les origines de Gregor les sépare eux aussi. Malgré quelques passages d'une grande intensité sur ce que peut ressentir un homme privé de ses racines, qui de surcroît se pense né juif à une époque où cela équivalait à un arrêt de mort, malgré de belles pages sur le Berlin des années soixante et ce regard acéré sur l'Allemagne de la deuxième moitié du XXe siècle qui hante l'oeuvre de l'auteur (Le marin de Dublin, NB février 2007), l'histoire se délite vers la fin, affaiblissant une construction complexe , un jeu de bascule déjà un peu flou entre passé et présent et deux points de vue, celui de Gregor, celui de Mara. (source : les-notes.fr)